E-bay : « Chaanie, qu’allez-vous offrir à votre amoureux pour la Saint-Valentin ? »
Rien. Comme chaque année. J’ai d’ailleurs prévenu l’amoureux il y a six ans que s’il s’avisait de m’offrir quelque chose à l’occasion de la Saint-Valentin, je prendrais cela pour une demande de séparation ou de divorce.
Quelle idée saugrenue et déplacée ! Vouloir célébrer notre amour en même temps que des milliers d’autres gens ? Quelle idée de vouloir célébrer notre amour tout court d’ailleurs ! Comme si j’avais besoin de la dernière babiole à la mode pour sentir qu’il m’aime. L’amour, c’est épique non ? Ça ne doit pas ressembler à cet affreux manège. Il y a des preuves d’amour, mais elles ne se vendent pas. C’est plus que cela l’amour non ? Je pense à cette phrase de Léo Ferré, extraite de Préface : « Nous vivons une époque épique et nous n’avons plus rien d’épique. On vend la musique comme on vend le savon à barbe. Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu’à en trouver la formule. Tout est prêt: les capitaux, la publicité, la clientèle. Qui
donc inventera le désespoir ? »
S’il savait …