La madeleine de Proust a des petits frères inattendus, et parmi eux, le générique de la série animée » Il était une fois l’homme « . Ce matin, alors que j’émergeais de mes brumes matinales, il a fait ressurgir une partie de mon existence.
« Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »
Point question d’odeur ou de saveur pour moi, mais d’une partition musicale qui porte en elle une émotion dérisoire, ridicule : je suis une petite fille. Pour quarante secondes de générique.